Petite sortie au milieu des copies

Bonsoir à vous tous,
Pour vous changer un peu du gros moustachu. Amicalement.

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Pas vraiment le temps d'y penser à cette ouverture 2009 !!! La correction des copies touche à sa fin, mais la date butoir pour le rendu des notes approche. Il me faut donc être vigilant, d'autant que le vendredi 13, je pars à Beauvais chercher ma fille cadette qui rentre d'Irlande. Durant le trajet, je pense à Pico lorsque j'aperçois l'écluse de Suresnes. Et je découvre grandeur nature certains lieux qu'il nous a montré en images. Puis, comme à chaque nouvelle saison, je passe une mauvaise nuit, allez donc savoir pourquoi ... Ce jour, comme beaucoup d'autres pêcheurs, j'en rêvais depuis si longtemps déjà ...

6 heures, le réveil sonne. J'ai énormément de mal à me lever. Après le décrassage d'usage, les derniers préparatifs, et la prise du petit déjeuner, me voici dans la « papineuse », cap sur un ru proche de la maison qui ne me voit rarement plus d'une fois durant une saison. L'objectif ? Aller le plus haut possible pour fuir les cohortes des jours d'ouverture et les poissons lâchés. Sur le trajet, je fouille dans mes souvenirs en ouvrant « ma grande malle halieutique ». Un sourire par ici, une interrogation par là, en repensant à certaines anecdotes qui marquent l'esprit du pêcheur, et de l'amoureux de la nature.

Chemin faisant, les merles me font des pieds de nez en rasant le devant de la voiture. Soudainement je repense au pare-choc arrière embouti la saison dernière en reculant dans la voiture à Jeff. Mais que peut-il bien faire lui aussi à cette heure-ci ? Et les membres ? Puis, m'approchant du lieu de rendez-vous, l'interrogation se pose comme une peur. Y aura-t-il quelqu'un d'arrivé avant moi ?

Grand sourire car « la place » est déserte. Et puis, qui pourrait-il y avoir en ce lieu qui n'a peut être jamais vu un poisson d'élevage de son existence ?

Outre de fêter le jour de l'ouverture, cette première partie de pêche revêt un autre aspect tout particulier. Il s'agit de tester la NATURA ELFIX que j'ai achetée pour Raymond. Sur ce point, je ne suis pas vraiment rassuré car choisir une canne que l'on ne connaît pas pour une connaissance, c'est toujours un peu délicat ...



Un coup d'oeil sur ma montre. Il est 7 heures 22. Le soleil est levé depuis 11 minutes. Ni une, ni deux, je revêts tout l'attirail en écoutant siffler les grives mauvis dans une cacophonie particulièrement expressive. A la faveur d'un temps très doux, je débute la partie de pêche dans un cours d'eau au niveau déjà très bas pour le début de la saison.



Teigne en guise de met eschée sur un OWNER n° 14, me voici en pleine concentration pour taquiner les petites mouchetées. J'avais quelques craintes, mais après quelques hésitations, les gestes sont là, intacts. Ainsi, patience et obstination me valent très vite deux superbes minuscules poissons.





La canne répond bien et je sens déjà qu'elle n'en a pas fini de m'étonner. Poursuivant, je remarque une grosse éclosion de Philippotamus entraînant de facto un changement de technique.



C'est donc tout juste le moment de troquer la grassette par une de mes toutes dernières imitations présentées sur le forum. Et le résultat ne se fait pas attendre. Alors que j'ai un peu de mal avec le balan de la canne, j'enregistre deux touches successives se terminant en ... queue de poisson ; la dernière me valant une très jolie chandelle d'une mouchetée me paraissant de belle taille.



Puis, plus rien. Mais que se passe-til ??? Alors que je lève les yeux sur l'horizon, j'aperçois étonné un « papi » qui redescend le ruisseau, canne à fil intérieur fabrication maison en main, avec panier dans le dos. Stupéfait, je lui demande si ça mord. « Pas une seule touche » me dit-il. Je lui réponds que ça m'étonnerait fort vu mes premiers résultats sur la portion qu'il a déjà pêchée. Mais il n'en démord pas. Allez donc savoir ... Puis une sympathique discussion s'en suit au cours de laquelle j'apprends qu'il habite la seule maison qui se trouve non loin du ruisseau !!!Alors que je lui dit que j'utilise mon appareil photo numérique en guise de besace, il paraît rassuré et me parle avec nostalgie du bon vieux temps sur ce ruisseau ...



Nous séparant, je décide de terminer les quelques postes qui restent, ce qui me vaut deux nouvelles miniatures ...



... dont une qui n'était d'ailleurs guère plus grande que l'imitation !!!



Vers 10 heures, Sur le chemin du retour, je réussis le chanceux exploit de photographier un Philippotamus posé sur le MRT 80 avant d'assister à la copulation d'un groupe d'individus.



Comme il est pas tard, je décide d'effectuer un prélèvement de plécoptères adultes avant de « mettre les voiles » à destination d'un cours d'eau un peu plus large. Mais zut, le coin est déjà pris. Je décide donc de tremper le fil en un autre lieu où les farios ne sont pas généralement en nombre, histoire de poursuivre mes tests de la NATURA ELFIX avant de revenir vers les midi lorsque la place sera libre. Mais horreur, je découvre qu'un « troupeau » de pêcheur est passé et passe encore dans ce lieu. Un peu désabusé, je tente le coup durant une bonne heure ...



... me valant encore une petitoune, mais aussi un joli loupé, mais pas un seul blanc.



Puis, je retourne au cours d'eau précédent, dont l'emplacement est libre comme je l'avais espéré. L'examen des lieux confirme bien ce que j'avais pensé. Le pêcheur a prospecté la partie amont, c'est à dire celle que je souhaite aussi pratiquer. Il va donc me falloir beaucoup d'application et d'observation si je veux tenter espérer tirer mon épingle du jeu.



Dans un élément liquide particulièrement limpide, à une température de 5°C, j'observe autour de moi le vol de quelques Philoppotamus, suivi d'une paire de minuscules Baetis. Décevants, les premiers mètres m'obligent à des changements réguliers. Puis, alors que le temps se couvre pour délivrer une petite bruine, les touches apparaissent comme par Magie. J'ai de la chance !!!

Des truitelles comme s'il en pleuvait :

Là, dans cette atmosphère particulière, j'enregistre touches sur touches. Les farios sont sorties pour mon plus grand bonheur. Toutes plus belles les unes que les autres, certaines me livrent des combats acharnés, amplifiés par l'action de la NATURA ELFIX, malgré leurs petites tailles.

















La zone étant d'ailleurs tellement branchée que je me mets à rêver à une 3, 45 m de ce type à fil intérieur.



Dans l'euphorie, j'enregistre mes premières courbatures, qui, doublées à la très grande difficulté à pratiquer les postes pour ne plus pouvoir pêcher depuis l'intérieur, je décide de mettre fin à cette première « communion » avec Dame nature la tête déjà pleine de souvenirs que j'ai déjà hâte de renouveler.

JM

magnifique ce récit accompagné de belles photos et pour complèter beaucoups de prises même si elles étaient petites
le plaisir était tout de même là .
bravo
suite au prochain n° !!

Vraiment de belles photos et félicitation pour le respect que tu a vis à vis des truites, chapeau.

tres joli recit, on a vraiment l'impression d'etre sur place

Magnifique
a+

Magnifique récit et merci pour ce moment partagé !

flosyl a écrit:

Magnifique récit et merci pour ce moment partagé !

Salut,

+1.

A++..

Salut !
Vraiment très sympa, on s'y croirait.
Et tu serais pas un peu entomoloque Tu as l'air de bien connaitre les petites bêtes qui vivent dans les rivières.

Vraiment merci. Avec modestie, pour répondre à la dernière question, disons qu'effectivement, je m'intéresse beaucoup à nos trois grands ordres d'insectes que sont les plécoptères, les trichoptères et les éphémères. Outre le fait de comprendre l'écosystème, et d'essayer d'assurer l'inventaire national entrant dans le champ de la bioindication, cela me permet de pêcher plus juste.

beau recit avec des photos magnifiques
belle ouverture

comme d'hab, belle photos et beau récit.

Merci pour ce magnifique récit avec en plus de superbes photos.
@ plus

Bonsoir,

Voici la suite avec une sortie totalement différente aujourd'hui. Ce sera tout dans l'immédiat car il faut déjà reprendre le travail.

Bien amicalement à vous tous.

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Titre : Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.

Enchanté par la sortie de l'ouverture, me voilà déjà d'attaque pour débuter la seconde avec, en tête, les souvenirs de la première ... et les restes de quelques courbatures !!! Coup d'œil sur la météo : « « très beau temps toute la semaine avec des températures qui vont se rafraîchir ... » ». Songeur, une inquiétude m'envahit : le niveau des cours d'eau étant déjà extrêmement bas, espérons que ce temps ne perdurera pas si l'on veut éviter les cauchemars des années 2003 et 2005 ... Courte réflexion, c'est décidé, je vais tenter le coup dans l'un de mes cinq jardins secrets malgré la proximité de temps avec l'ouverture. Dernières vérifications d'usage en soirée du lundi, la « papineuse » est prête pour le périple du mardi.

Départ très matinal, je gagne dans l'obscurité le coin sur lequel j'ai jeté mon dévolu après avoir quasiment été indécis jusqu'au dernier instant. Mais au fur et à mesure que je me rapproche, la gelée blanche fait son apparition pour nous rappeler que l'hiver n'est pas encore fini, si tenté qu'on voudrait bien nous le faire croire.



Douloureux rappel à ma descente du véhicule où, sans délai, j'enfile mon vieux bonnet pour protéger mes « escalopes ». Coup d'œil rapide depuis le pont avant d'enfiler le déguisement de Saint Pierre, la rivière, est presque trop belle, affichant son niveau du mois de juin.



Alors que j'entame mon approche dans la froideur saisissante, pleins de clichés m'apparaissent soudain, dont les moments que j'ai pu passer en ces lieux avec certaines connaissances. Fixant l'eau, je le sais, il y a en a souvent une qui mord ici, une autre par là, une de loupée à cet endroit, un accrochage dans cette branche, une sympathique capture le long du mur, une colère un peu plus loin ... Premiers lancés appliqués, rien ..., puis d'autres et encore d'autres, toujours rien ... Rien de rien, c'est à dire pas la moindre petite touche, ce qui m'oblige à un rapide examen de situation : quelques passages antérieurs mais sans plus, niveau particulièrement bas et eau très froide, mais quel est ton plan ??? En l'absence d'éclosions à cette heure-ci, et alors que l'astre jaune pointe son nez, je décide tout simplement de « pêcher l'eau » en prenant pour esche une imitation utilisée il y a deux ans dans des conditions similaires. Il s'agit donc d'un raisonnement primaire qui à défaut de substance plus consistante permet PARFOIS d'éviter le magistral capot, sans être sûr de rien cependant !!!



Nouvelles coulées, nada, que nenni, nein, niet, enfin, tous les mots que vous voudrez. Puis, alors que je suis toujours concentré, j'enregistre en dents de scie, six touches me valant cinq petits poissons dont voici trois d'entre-eux ; les deux derniers m'ayant échappé des doigts congelés alors que je tentais de les immortaliser.



Ragaillardi, ...



... mais avec les pieds et les mains glacés, je poursuis confiant ...



... dans des lieux ne pouvant laisser quiconque d'indifférent par leur pure et grande beauté.



Mais très vite, je redevenais un « triste Sir » car les demoiselles ne voulaient plus rien savoir. Dans cette situation, il ne reste plus qu'une seule chose à faire : utiliser les classiques, voire les différentes techniques possibles avec la Garbolino Horizon modifiée, en espérant pouvoir trouver le précieux sésame. Mais rien n'y fait ... Désabusé, je regagne la voiture. Il est dix heures. Changement de cap pour un deuxième jardin secret, à savoir un ruisseau non loin ... qui me vaut la même sanction.



Nouveau retour à la voiture. Chemin faisant, je m'attarde sur un pont métallique où je découvre une kyrielle de plécoptères se dorant au soleil. Jacques Le Doaré a bien raison, cet ordre d'insectes est attiré par les ponts en métal où il y trouve chaleur et quiétude.



Après avoir enfilé à la hâte mon casse croûte, je tente le coup sur un troisième jardin secret pour le créneau 12 - 14 heures car je sais qu'en cette période, c'est l'un des meilleurs moments pour les plus belles éclosions. Mais le cauchemar se renouvelle. Décidé de ne pas en rester là, j'alterne une nouvelle fois techniques et contenu de ma boîte à imitations guidé par mes observations visuelles. Mais rien n'y fait sur l'instant. Puis, comme par enchantement, je touche ...



successivement ...



... trois ...



... poissons avant une nouvelle traversée du désert ... pour terminer totalement surpris par cette fario lâchée aux nageoires impeccables, dont je vous présente aussi l'image de la remise à l'eau.





Si le nombre de prises de cette sortie s'est approché de celui de l'ouverture, les touches furent beaucoup moins nombreuses. Au final, la fable me rappellera que rien n'est jamais gagné d'avance, ce qui fait d'ailleurs toute la beauté et le charme de la pêche. C'est dans ses situations qu'il faut tenter de garder calme et lucidité sans cependant être malgré tout certain d'une réussite, aussi minimaliste soit-elle. Une bonne leçon d'humilité pour le pauvre pêcheur que je suis qui, se regardant dans le miroir de l'élément liquide en signe « d'au revoir », mesure tout le chemin qu'il me reste encore à parcourir pour comprendre le comportement de ce poisson extraordinaire.

Jean-Marie

Bonjour,

Quelles émotions...pour nous ...lecteurs.
Il m'est impossible de rester indifférent devant la lecture de tels récits.
Tout y est pour nous faire rêver : les propos bien choisis avec les mots justes, des images splendides, une pêche réfléchie, des connaissances ...
Oui, j'ai adoré et c'est toujours un régal de lire tes aventures..

Si seulement Monsieur Papa Sanchez voulait venir ici sur le forum, il serait épaté lui qui ne jure que par les truites...
MERCI

belle aventure mais surtout bien raconter avec un texte impeccable.encore bravo

Chapeau!Super reportage.



NICO26

superbes petites truites, superbes photos et beau recit bravo:cheers:

en un mot comme en cent : bravo !

super recit, merci

en un mot comme en cent : bravo !